Et La dysgraphie?
- anne blanchard
- 8 sept. 2021
- 4 min de lecture
La dysgraphie est un trouble de l'écriture, qui se traduit par des lettres mal formées et des espaces non respectés. Cette altération du langage écrit concerne les habiletés mécaniques liées à l'écriture cursive, plus communément appelée "écriture en attaché". La dysgraphie entraîne souvent perte de confiance en soi et moindre réussite scolaire. Et, malgré l'ampleur prise par les ordinateurs dans le quotidien, écrire de façon lisible demeure une compétence essentielle dans la vie de tous les jours. La rééducation de l'écriture peut remédier à ce trouble de l'apprentissage. Autre alternative : l'emploi, en classe, de l'ordinateur, pour compenser les difficultés chez l'enfant dysgraphique.
Définition de la dysgraphie La définition qu'a donnée de la dysgraphie le neuropsychiatre français Julian de Ajuriaguerra est assez complète : "Est dysgraphique un enfant chez qui la qualité de l'écriture est déficiente alors qu'aucun déficit neurologique ou intellectuel n'explique cette déficience."
La dysgraphie est donc un trouble persistant de la réalisation du geste graphique, affectant la forme de l'écriture, mais aussi sa rapidité d'exécution.
Elle peut notamment faire partie de la symptomatologie des troubles de la proprioception : soit, la capacité à déterminer la position des parties du corps, ainsi que l'amplitude ou la direction de ses mouvements, sans l'appui d'indices visuels ou auditifs.
Causes de la dysgraphie
Des facteurs intrinsèques :
La tâche d'écrire est complexe et revêt de multiples compétences. Sont en jeu, dans le geste de graphie, des aptitudes telles que la finesse du contrôle moteur, la bilatéralité, l'intégration visuo-spatiale, ou encore la planification du mouvement. Interfèrent également la qualité de manipulation des mains, celles de la perception visuelle et de la proprioception, déjà évoquée, ainsi qu'une capacité d'attention soutenue.La faculté de sensibilité des doigts joue également un rôle majeur.
La dysgraphie peut s'expliquer par la défaillance de l'une ou plusieurs de ces aptitudes, appelées des facteurs intrinsèques.
Des facteurs extrinsèques :
Peuvent également être en cause des facteurs extrinsèques, de nature biomécanique, ou relatifs à l'environnement : type de stylo ou de papier utilisé, hauteur entre la chaise et le bureau, volume d'écriture demandé...
Diagnostic de la dysgraphie : des aspects qualitatifs et quantitatifs Le diagnostic de dysgraphie combine des outils valides et standardisés avec des observations informelles, telles qu'elles peuvent être réalisés en classe par l'enseignant.
. Pour évaluer la qualité de l'écriture, le score de dysgraphie du BHK, établi en 2002, prend en compte la qualité du tracé, celle de la reproduction de la lettre, comme sa taille, sa forme ou sa proportion, et l'enchaînement des lettres entre elles, la tenue de la ligne, ou encore l'organisation dans la page...
. L'aspect quantitatif de l'écriture est lui aussi déterminé par le BHK, ou par les vitesses d'écriture de Lespargot, établies en 1981 et réétalonnées en 2008. Ces tests situeront l'enfant par rapport à sa classe d'âge ou de niveau scolaire, déterminant l'intensité de son écart avec la norme. Fatigabilité, faible endurance ou ralentissement du rythme d'écriture avec le temps pourront ainsi être décelés.
.En outre, l'épreuve dite d'accélération de l'écriture d'Ajuriaguerra évaluera le degré d'automatisation, qui autorise ou non l'accélération du rythme d'écriture. Une performance moindre, synonyme d'automatisation insuffisante, requerra donc une charge attentionnelle plus élevée.
Ces troubles du langage écrit, interférant sur la lisibilité mais aussi la vitesse de l'écriture, sont évalués via un bilan orthophonique, qui aidera au diagnostic de dysgraphie, pointant les registres délétères. In fine, ce diagnostic requiert l'avis d'un médecin, souvent un neuropédiatre, qui considéra l'ensemble des bilans réalisés par les professionnels : psychologue, ophtalmologue, orthoptiste, orthophoniste, psychomotricien...
Personnes touchées par la dysgraphie 10 à 30 % des enfants d'âge scolaire sont concernés par la dysgraphie. Les garçons sont davantage touchés que les filles. Ainsi, des études menées chez des enfants âgés de 7 ans et plus ont mis en évidence, comparativement, une diminution significative de la qualité et de la vitesse d'écriture chez les garçons.
Des facteurs de risque de dysgraphie : prématurité ou hyperactivité Les enfants nés prématurément sont davantage sujets à la dysgraphie que les enfants nés à terme. En cause, notamment, la diminution de leurs capacités sensorielles au niveau des doigts. Autre facteur de risque : l'hyperactivité. Environ 50 % des enfants hyperactifs avec déficit de l'attention présentent des problèmes de coordination motrice fine.
Les symptômes de la dysgraphie L'écriture manuelle et sa fonctionnalité s'évalue en fonction de trois critères : la vitesse, la lisibilité, et le coût cognitif.
Coût cognitif de la dysgraphie : principaux symptômes La dysgraphie engendre ainsi un coût cognitif important, que divers symptômes permettent d'évaluer même de manière assez informelle tels que :
une hypertonie, soit une augmentation exagérée du tonus musculaire. Cette tension d'un muscle au repos est parfois aussi associée à une douleur.
Des syncinésies peuvent être observées : la contraction involontaire de muscles, associée à des mouvements d'autres muscles, volontaires ou réflexes.
Une fatigabilité anormale, ainsi qu'une dégradation de l'écriture au fil de la tâche sont souvent constatées.
Autres symptômes En outre, des symptômes psychologiques, particulièrement le manque de confiance ou d'estime de soi, sont fréquemment décelés. La dysgraphie peut également révéler une difficulté à accepter une contrainte, ou à s'exprimer.
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